ÉTAT, MINORITÉS RELIGIEUSES ET INTÉGRATION

ÉTAT, MINORITÉS RELIGIEUSES ET INTÉGRATION

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Judaïsme, christianisme, islam ont en Europe une histoire millénaire. Ces monothéismes se différencient par leur poids respectif, par les moments de leur inscription sur le continent et par leurs inégaux rapports avec le pouvoir : le christianisme a été adopté par un très grand nombre d’habitants et est devenu – avec d’importantes variations selon les lieux et les époques – une religion officielle, faisant face, dès lors, à des religions minoritaires. La structuration du continent en États et la division du christianisme lui-même, entre le Moyen Age et le XVIe siècle, ont placé les minorités dans une situation souvent instable et douloureuse. Ainsi s’expliquent, pour partie, la lutte contre les « hérésies », les guerres de religion, l’expulsion des juifs de plusieurs royaumes européens (et aussi l’expulsion de Musulmans de la Sicile et de la péninsule ibérique), la « question juive » au XIXe siècle et jusqu’à la Shoah. C’est ce passé que réveille, depuis la fin du XXe siècle, le débat sur la place de l’islam et les manières de manifester sa foi dans l’espace public.

Les 13 études réunies dans ce volume étudient les manières dont les États ont traité leurs minorités religieuses. On y voit des politiques diverses envers des minorités religieuses- répression, encadrement, intégration, tolérance, laïcité, indifférence – ainsi que de diverses manières dont les minorités ont accueilli les exigences de la majorité. La relation n’est pas unilatérale : au contraire, les politiques étatiques donnent lieu à des résistances, des négociations (sur le plan légal, politique, culturel, etc.) ou compromis. À l’aide d’exemples précis et originaux, on voit comment les acteurs – États, institutions religieuses, élites, fidèles – interagissent, tentent de se convaincre, s’influencent pour transformer des pratiques, mettre au point des normes communes et inventer un terrain d’entente, sachant que la dimension confessionnelle des majorités et des minorités « religieuses » n’embrasse pas la totalité de l’identité de chaque citoyen.

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