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L’Institut du Pluralisme Religieux et de l’Athéisme (IPRA) vise à construire un espace centralisé de sources, de littérature et de valorisation de la recherche à destination des chercheurs, enseignants, étudiants et plus largement du grand public, sur le pluralisme religieux en Europe et dans l’espace méditerranéen sur la longue durée (V-XXle siècles).

Vœux de bonne année

Chères collègues, chers collègues

Nous avons créé l’IPRA en mars 2015. Cette première année écoulée fut particulièrement riche pour le développement de la première phase de notre projet. Nous avons engagé de nombreuses activités de formation, organisé des conférences, un colloque international, lancé de nouvelles recherches, des publications en ligne, un diplôme interuniversitaire, etc. Vous avez pu suivre ces actions grâce à nos précédentes newsletters, et nous vous remercions de votre fidélité et de votre soutien.La phase de structuration de notre communauté scientifique progresse et nous nous réjouissons des partenariats scellés avec l’ESPE de Nantes, l’IESR (EPHE), le Centre interculturel de documentation (CID) à Nantes, l’Académie de Nantes, l’iReMMO, le Lieu Unique, l’IEA de Nantes, le Center of Excellence de l’Université de Constance ainsi qu’avec les laboratoires des universités de Nantes, d’Angers et du Mans notamment (voir http://ipra.eu/fr/linstitut/partenaires/).

L’année 2015 fut aussi marquée par des événements violents. Leur gravité rend d’autant plus important et urgent notre travail commun sur les questions essentielles qui nous rassemblent.

C’est avec un sentiment de responsabilité face à ces défis de société que nous entrons dans cette nouvelle année.

Nous vous adressons nos meilleurs vœux pour l’année 2016.

Les membres de l’équipe IPRA

Conférence : Quelles limites à la liberté d'expression ? La laïcité et la sauvegarde de la liberté religieuse

Mardi 5 janvier 2015, 18h30 (entrée libre)

LE LIEU UNIQUE – NANTES

Lors de cette conférence il sera rappelé l’histoire plus que bicentenaire de la législation – tant nationale qu’internationale – visant à préserver le droit à la liberté d’expression des individus et des groupes. Cette garantie légale et libérale suppose la sauvegarde parallèle de la liberté religieuse tant au niveau individuel que collectif. Cette dernière ne peut par ailleurs être réellement garantie que si la laïcité des institutions nationales ou internationales est réellement effective. Or, la réclamation ces dernières années de plusieurs pays pour la mise en place par l’ONU d’une législation internationale contre le blasphème a failli remettre en cause gravement la neutralité religieuse et philosophique présupposée des organisations internationales. C’est ce débat, mettant en jeu deux conceptions internationales antagonistes des limites à donner à la liberté d’expression que voudrait aborder cette intervention.

Valentine Zuber est Directrice d’études à l’École Pratique des Hautes Études à Paris, titulaire de la chaire de « Religions et relations internationales ».
Historienne de formation, elle est une spécialiste de l’histoire de la tolérance religieuse en Europe du XVIe au XXIe siècles. Elle a particulièrement travaillé sur l’histoire de la laïcité et sur les origines intellectuelles des droits de l’homme. Elle s’intéresse actuellement aux paradoxes de la défense de la liberté religieuse dans le cadre de l’universalisation des droits de l’homme.

Pour tout renseignement complémentaire, rendez-vous sur la page de l'évènement.

Activités de novembre et décembre : comptes-rendus

Conférence : "L'enseignement de l'arabe et ses enjeux religieux"

M. Hocine Kerzazi, doctorant à l'Université du Maine, a pointé le fait que l’enseignement de la langue arabe pour public francophone est un marché en pleine expansion. Dans le champ privé, il est porté par des associations, des groupes scolaires privés musulmans et des instituts islamiques. Outre les manuels sous format papier, trois types de supports connaissent un succès croissant : le e-learning (services appuyés sur les TICE –Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement- et le TAL –Traitement Automatique des Langues) ; les sites de partage (blogs, forums, réseaux sociaux, partages vidéo) ; les ressources en ligne mettant à disposition des contenus documentaires et des liens.

Quant au fond, le phénomène le plus remarquable est le développement de discours qui valorisent la dimension normative confessionnelle au détriment, par exemple, de la richesse et de la diversité de la culture scripturaire en langue arabe (poésie, philosophie, récits etc.). Ce discours normatif, centré autour de figures dominantes (Ibn Hanbal, Ibn Taymiyya, Muhammad Ibn Abdel-Wahhab) dans une partie non négligeable du corpus, vise à transmettre une conception spécifique de la religion musulmane. L’intervention visera à mettre en évidence les thèmes, réseaux et références qui sont à l’œuvre dans ce champ important.

Conférence : "Dialogue interreligieux et minorités au Proche/Moyen-Orient "

Mr. Amin Elias, docteur en histoire contemporaine et enseignant d’Histoire à l’Université libanaise et à l’Université libano-américaine à Beyrouth, a exposé au public l’état des lieux des minorités chrétiennes et musulmanes au Proche/Moyen-Orient. Il a ensuite évoqué la problématique du dialogue entre christianisme et islam ; dialogue qui a abordé des questions délicates telles que la séparation/distinction entre le temporel et le spirituel, entre l’État et la religion et l’évolution du concept de la sharî‘a ou loi religieuse

Le programme du cycle de conférences dont ces deux évènements faisaient partie est disponible ici.

Colloque : Le fait religieux dans les manuels d’histoire

Le premier colloque international organisé par l’IPRA a réuni une trentaine de chercheurs et chercheuses, de douze nationalités. Deux leçons inaugurales ont permis de situer dans la moyenne durée la problématique de l’enseignement du fait religieux en histoire et de mettre en lumière les enjeux sociétaux liés à l’objet étudié. Une majorité de communications ont été centrées sur les sociétés de l’espace euro-méditerranéen, et des comparaisons fertiles ont été proposées avec d’autres sociétés (Inde, Iran, Russie, Burkina Faso).

La mise en comparaison a permis de mettre en lumière quelques données majeures. 1- Les rivalités institutionnelles entre autorités qui revendiquent une parole sur le fait religieux sont une réalité qui se perpétue et leur gestion est très variable, y compris dans l’espace de l’Union européenne : l’Allemagne, la Grèce et la Belgique, par exemple, renvoient cet enseignement aux cours de religion, quand la France les inclut principalement dans les cours d’histoire ou de français. 2- Les enquêtes menées dans différents pays (France et Israël notamment) pour analyser les pratiques de classe se sont souvent heurtées à des refus ou à une indifférence ; l’étude des rapports entre enseignants et élèves concernant ce savoir spécifique reste donc difficile à appréhender. 3- Quant au contenu des manuels, deux catégories émergent : ceux dans lesquels le pluralisme est valorisé, parfois au prix de silences sur les faits du passé ; ceux dans lesquels une identité monolithique est mise en avant, écrasant toute diversité passée et présente, y compris au sein d’une même religion donnée. L’enseignement du « fait religieux » (une expression qui ne fait sens ni en milieu anglophone ni en milieu arabophone ou persanophone) reste tributaire des perspectives liées à la manière de concevoir la citoyenneté. Le judaïsme, le christianisme et l’islam constituent la matière dominante. Selon des modalités très variables, les religions païennes de l’Antiquité ou celles qui ont pris naissance en Extrême-Orient, comme le taoïsme, l’hindouisme ou le bouddhisme, sont parfois abordées. En revanche, les religions apparues au cours des deux derniers siècles sont totalement ignorées, tout comme l’athéisme et l’agnosticisme.

Une table ronde a clôturé cette rencontre scientifique, à partir de deux études de cas : les représentations de Muhammad à travers l’histoire ; une lecture biblique de la figure de Moïse. La question posée fut la suivante : est-ce que le discours historien n’est qu’un récit parmi d’autres dans l’ensemble des « narrations » relatives à un objet, ou bien est-ce qu’il a une nature spécifique, du fait de son attachement au « réel » par la médiation de sources ? Une autre question fut associée à celle-ci : n’y a-t-il pas, du fait de la sensibilité de l’objet religieux, deux régimes d’énonciation historique, l’un pour une élite apte à mettre à distance les questions de « vérités de foi » et l’autre pour le grand nombre dont il ne faudrait pas heurter les « croyances » ?

Le colloque a été filmé dans son intégralité, les vidéos seront disponibles via le site www.ipra.eu en avril 2016. Les actes feront l’objet d’une publication.

Et aussi :

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The Institute for Religious Pluralism and Atheism (IPRA), financed by the Pays de la Loire region, promotes research, teaching and public debate the topic of on religious pluralism in Europe and the Mediterranean (5th-21st centuries).

New Year wishes

Dear colleagues,

IPRA was launched in March 2015. It was a particularly fruitful first year, both scientifically and in terms of how the project took off. We have initiated many actions, conferences, public debates, research projects, online publication tools, a university diploma, etc. You have followed theses developments through our newsletter and we are grateful for your support and fidelity.We also make progress toward the structuration of our scientific community of associate researchers and we are very happy with the collaborations and partnerships we sealed with the ESPE in Nantes, the IESR (EPHE), the intercultural center of documentation in Nantes, the Academy of Nantes, the iReMMO, the lieu unique, the institute for advanced studies in Nantes, the Center of Excellence at the University of Konstanz and with the research units and labs at the universities of Nantes, Angers and le Mans (cf. http://ipra.eu/en/the-institute/partner-institutions/)

But 2015 was also traumatic. The tragic events we have witnessed and been the victims of make our collective work on these key issues all the more important and urgent.

It is with a feeling of responsibility in the face of these societal challenges that we enter this New Year.

We wish you a happy and successful year 2016.

Team IPRA

 Thursday, November 5, 2015, 20h30 (open to everyone)

LE LIEU UNIQUE – NANTES

The movie “Profession : Documentariste” (Iran, 2013, 1h20, Farsi with French subtitles), from Sepideh Abtahi, Shirin Barghnavard, Mina Keshavarz, Firouzeh Khosrovani, Sahar Salahshoor, Farahnaz Sharifi, and Nahid Rezaei, will be screened at the Lieu Unique, in Nantes (France). The screening will be followed by a discussion with Dr. Pedram Khosronejad (anthropologist and IPRA affiliated scholar).

Sum-up: What does it mean to be a woman and an independent filmmaker in Iran? In the light of the recent political, social and economic crisis of their country, seven women documentary filmakers talk about their personal and professional lives, about their worries and about the challenges they face, in an autobiographical movie.
Archive footage, family pictures, found footage… Formally, each movie is different but they all depict how the directors’ private stories are linked with Iran political jolts. Childhood memories and the deposition of the Shah, a lost love and the Iran-Iraq war (1980-88), the questions raised by a possible emigration and the 2009 demonstrations, how to go around the censorship, the disappearance of music from the public space after the Islamic revolution in 1979…
These seven women, led by the urge to film, draw a sharp and fascinating portrait of a country they keep on loving, hoping they will see it change.

Facebook page of the event: https://www.facebook.com/events/887306031318476/

RELMIN Exhibition at the University library  (BU Lettres - Université de Nantes)

Opening on Monday 11th of January 2016 at 2pm

Guided tour on Thursday 14th of January 2016

From 2010 to 2015, the European research program RELMIN (the legal status of religious minorities in Europe and the mediterranean world, 5th – 15th century), based in the MSH Ange Guépin studied the legal texts defining the relations between religious minorities and majorities in the Middle Ages. These legal texts shed light on the relationships existing between individuals belonging to different communities in the Christian and Muslim states, cities and kingdoms. The exhibition at the University of Nantes is a mean of rediscovering some of these sources in a thematic way, as well as the reasearch-books published during the work on the RELMIN project..

John Tolan (director of the RELMIN program and co-directrr of the IPRA) will give a lecture at the BU the 11th of January at 2.30pm.

For further information, feel free to visit the webpage of the event.

Events of November and December: reports

Lecture: 'L'enseignement de l'arabe et ses enjeux religieux'

Mr. Hocine Kerzazi, from the Université du Maine, pointed out that the teaching of Arabic to French-speaking people is a growing market. In the private realm, this teaching is carried on by associations, private muslim school groups and islamic institues. In addition to the paperback manuals, three types of media are experimenting a growing success: e-learning (services offered with the help of the 'TICE' - information and communication technologies for teaching - and the  NLP - Natural Language Processing) ; content-sharing websites (blogs, forums, social networks, video sharing sites) ; online resources giving access to documentary contents and links.

As for the content, the phenomenon that is the most noticeable is the importance taken by speeches highlighting the normative religious dimension of this teaching and not, for instance, how rich and diverse the written arabic culture is (poetry, philosophy, tales, etc.). This normative speech, centered around proeminent figures (Ibn Hanbal, Ibn Taymiyya, Muhammad Ibn Abdel-Wahhab) in a significant part of the corpus, aims at transmitting a certain view of the Muslim religion. The lecture aimed at highlighting the themes, networks and references acting in this field.

Lecture: 'Dialogue interreligieux et minorités au Proche/Moyen-Orient'

Mr. Amin Elias, PhD in contemporary history and professor of history in Beyrouth, presented an overview of the Christian and Muslim minorities in the Near/Middle East. Then, he talked about the dialog between Christianity and Islam; a dialog where complex questions, such as the separation between religious power and political power, between state and religion, and the evolution of the concept of sharî‘a, have been debated.

The lecture program in which these two lectures partake is available here.

Conference : 'Le fait religieux dans les manuels d’histoire'

IPRA’s first international conference has gathered over thirty scholars from twelve nationalities. The full program of the conference is available here.

The two introductory lessons have problematized the issue of religion in the context of the history class and raised the societal challenges connected to the object of study.A majority of papers centered on Euro-Mediterranean societies. Fruitful comparisons with other societies (India, Iran, Russia, Burkina Faso) were presented. Judaism, Christianity and Islam represent the dominating subjects. According to fluctuating modalities, pagan religions from the antiquity, or those born in the Far East such as Taoism, Hinduism or Buddhism, are sometimes evoked, as opposed to religions that appeared during the last two centuries: they are completely ignored, as are atheism and agnosticism.

Through comparison, we were able to shed light on several major elements:

1- Rivalries between institutions claiming authorities on religion (“fait religieux”) are an ongoing reality. The management of this phenomenon varied, including in the European Union: Germany, Greece and Belgium, for example, leave this question to religious classes or courses. In France it is included in the disciplinary curricula of History or French.

2- Investigations led in various countries (such as France and Israel) to analyze teaching practices were often met with indifference or simply turned down. It remains difficult to grasp the relationships between teachers and pupils regarding this specific item.

3- Two categories can be drafted, regarding the textbooks and their content: those where pluralism is praised, sometimes at the cost of leaving out historical facts and those where one monolithic identity is put forth, crushing all diversity (past and present) including within a single religion.

Education on “fait religieux” (this French phrase makes no sense in the Anglophone world, nor in the Arabic or Persian speaking worlds) remains dependent on perspectives linked with the very conception of citizenship.

The conference was ended with a round-table. Two case studies were discussed: the representation of Muhammad through history and a biblical reading of the figure of Moses. The question was: is the historical discourse only a narrative among other narratives related to an object, or does it have a specific nature given the fact it is rooted to the “real” through the mediation of sources? Another question emerged: given the sensitivity of the religious object, aren’t there two different historical approaches: one—for the elite—putting the questions of “truth of faith” at a distance and the another for the majority for whom one must not hurt the “beliefs”?

The conference was filmed and will be available online in April 2016 on www.ipra.eu. The conference proceedings will also be published.

See also:

IPRA - Institut du Pluralisme Religieux et de l'Athéisme
MSH Ange-Guépin
5 Allée Jacques Berque - 44021 Nantes cedex 1